Le maire de Sceaux va-il abandonner son mandat, deux ans après sa réélection ?

A peine réélu, le maire de Sceaux fait un autre choix en se présentant aux élections législatives de juin prochain. Il devra abandonner son mandat local s’il est élu député.

« Je suis candidat aux élections législatives 2022 dans la 13e circonscription des Hauts-de-Seine ». C’est par cette déclaration faite fin mars au journal Le Parisien que Philippe Laurent, maire de Sceaux, a officialisé sa candidature pour devenir député en juin prochain (*).

Notre maire vise donc un nouveau mandat. Mais un député ne peut pas être en même temps maire.  La Loi du 14 février 2014 interdit le cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de député ou de sénateur. S’il est élu, notre maire devra donc démissionner de son mandat de premier magistrat de la commune. Il pourra, éventuellement, rester simple conseiller municipal. Un nouveau maire devra être élu parmi les membres actuels du Conseil municipal.  

Maire depuis 2001, il aurait pu passer la main en 2020

Maire depuis 2001, Philippe Laurent aurait pu passer la main lors des dernières élections municipales de 2020 et ne pas s’engager dans un huitième mandat municipal. Mais il s’est représenté pour un nouveau mandat de 6 ans, qu’il envisage aujourd’hui d’abandonner en cours de route.  

Lorsqu’il s’était présenté, il y a 6 mois, pour devenir président de l’Association des maires de France, on avait deviné que le maire de Sceaux recherchait d’autres fonctions, plus passionnantes. Président de l’AMF, il n’aurait pas eu à démissionner de son mandat local.

Quitter sa fonction, c’est rompre un engagement pris devant les électeurs

« Dans le contexte de défiance généralisée qui caractérise notre époque, explique le candidat-maire sur sa page Facebook, le capital des élus est précieux, faisant de ces derniers des remparts face à un sentiment d’abandon croissant. Ce capital, parce qu’il nous oblige, nous devons veiller à le préserver » .

Se présenter devant les électeurs est un engagement fort que l’on ne peut rompre sans les déconsidérer. Dans cette période où les élus politiques traversent une profonde crise de confiance, la valse d’un mandat à un autre, dans un jeu personnel et politicien, ne peut que renforcer la défiance envers les pouvoirs.

« Pour une majorité utile », un slogan plein d’ambiguïté pour un candidat qui n’appartient pas à la majorité présidentielle.


(*) La 13e circonscription des Hauts-de-Seine regroupe les villes d’Antony, Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry et Sceaux. Les élections législatives se dérouleront les dimanches 12 et 19 juin 2022 pour la désignation des 577 députés qui siègent à l’Assemblée nationale.