Jeudi 11 décembre, le Conseil municipal de Sceaux a débattu du rapport d’orientation budgétaire 2026 présenté par la municipalité. Que faut-il en penser ?
La présentation d’un rapport sur les orientations budgétaires et l’organisation d’un débat sur ce rapport est obligatoire. Ce rapport doit comporter une présentation de la structure et de la gestion de la dette, de l’évolution des dépenses de personnel et des effectifs. Il doit également prévoir les dépenses réelles de fonctionnement et le besoin de financement des municipalités.
Sans surprise à Sceaux, à trois mois des prochaines élections municipales, le débat d’orientations budgétaires 2026 a surtout été l’occasion pour la municipalité sortante de défendre son action.
Comme l’indique le maire « les priorités restent naturellement, pour 2026, dans la cohérence des politiques menées depuis plus de 60 ans et qui ont fait de Sceaux cette ville que nous connaissons ». Il nous rappelle par là même que la ville est dirigée depuis 1959 par une même majorité de droite et que son maire actuel compte 25 ans de mandat à la tête de la municipalité !
Manque de transparence
Le rapport d’orientations budgétaires présenté aux élus Scéens est loin d’être aussi complet que les rapports d’autres communes. Ces derniers comportent souvent, par exemple, une comptabilité plus analytique par grands domaines d’intervention de la ville. Les chiffres sont normalement donnés sur plusieurs années afin de bien mettre en évidence les évolutions. Or c’est loin d’être le cas à Sceaux, où il est, par exemple, difficile d’apprécier l’impact des nombreux transferts de compétences et d’effectifs au profit de notre intercommunalité Vallée sud-Grand Paris. Un manque de transparence évident et regrettable.
Dans sa réponse au maire, Liliane Wietzerbin, conseillère municipale, a fait deux observations remarquées.
Pour l’élue qui siège dans le groupe de la gauche, ce rapport d’orientations budgétaires ressemble surtout à un document pré-électoral. Les priorités pour 2026 sont formulées de manière vague et peu chiffrée, elles sont peu précises et font l’apologie de la continuité : « maintien du niveau de service public, maintien d’un environnement urbain de qualité, maintien du soutien au logement social, préserver nos services publics, maintenir notre ville en bon état de fonctionnement. … ».
Un discours laissant entendre que les politiques en place sont toutes satisfaisantes et qu’il suffit de les reconduire – un sentiment pourtant loin d’être partagé par les Scéennes et les Scéens.

Une seconde remarque est aussi venue relayer les craintes de nombreux Scéens. « Je suis très critique, voire inquiète, explique Liliane Wietzerbin car « ce rapport assure maintenir toutes les actions et tous les services de la ville, d’une part, et, d’autre part, il annonce une diminution des ressources budgétaires. Or rien n’est dit sur la manière de financer les services avec un budget en baisse. Faut-il en conclure que la municipalité s’apprête à augmenter les impôts ou à augmenter le coût des services, ou à s’endetter davantage, ou encore qu’elle pense, sans l’annoncer clairement, renoncer à certaines actions. »
Les subventions de la ville aux associations ont diminué
Au-delà de ces constats, Liliane Wietzerbin a aussi porté la demande des 300 signataires de notre pétition visant à garantir la qualité des services publics de Sceaux et les moyens donnés à nos associations locales. En effet, les associations sociales, culturelles et sportives, comme le CSCB, la MJC ou les clubs, ont du mal à assurer leurs missions. Les subventions de la ville ont diminué au regard de l’inflation de 15% à 20% en 5 ans, les plaçant dans la situation de devoir augmenter leurs tarifs ou réduire leurs activités. Or il est indispensable de soutenir nos associations et de s’assurer que tous les Scéens aient les moyens d’y accéder.
Une gouvernance sans partage
Les choix de la municipalité conduisent à des dépenses de fonctionnement et d’investissement de la ville qui atteignent deux fois celles des villes limitrophes et à une dette importante. Les dépenses consacrées à l’action sociale semblent faibles au regard de certaines dépenses de prestige. Il apparaitrait normal que ces choix soient partagés clairement avec les habitants et que les Scéennes et les Scéens puissent être entendus et informés.
Or l’écoute et la transparence ne sont pas des priorités de la municipalité actuelle. Après 25 années d’une gouvernance sans partage, les élus décident seuls. En 2022, l’annonce brutale de la fusion de notre ville avec celle Bourg-la-Reine en est un bon exemple.
Pour Liliane Wietzerbin, candidate à la mairie de Sceaux aux prochaines élections municipales, et pour son équipe composée de citoyens investis de longue date dans la vie associative et politique de Sceaux, il est indispensable de modifier profondément ces pratiques : « Notre projet place au cœur de ses priorités les enjeux écologiques et sociaux. Il intègre aussi la nécessité de revitaliser la démocratie locale et de donner toute sa place à l’intelligence collective des habitants ».