La population de Sceaux va-t-elle s’accroitre fortement ?

La ville de Sceaux a franchi le seuil des 20 000 habitants. Et en 2030, combien serons-nous ?

La ville de Sceaux fait bande à part. Sa population a stagné durant des décennies. La ville comptait 19 900 habitants en 1968 et aujourd’hui, selon l’Insee, nous serions 20 300 habitants. Une augmentation particulièrement faible, moins de 2% d’augmentation en un demi-siècle !

Pendant ce temps, la population de l’Ile-de-France passait de 9,25 millions d’habitants à 12,4 millions soit une progression de 33 % depuis 1968.
Les communes limitrophes de Sceaux ont connu un développement bien supérieur à la stagnation de Sceaux. Sur la même période, Bourg-la-Reine a vu sa population évoluer de 18 700 habitants à plus de 21 800 habitants, dépassant la population scéenne. Châtenay-Malabry est passé de 27 500 habitants en 1968 à 34 100 aujourd’hui. Plus spectaculaire est l’évolution de la population du Plessis-Robinson passée de 22 500 à 30 700 habitants (+36% depuis 1968), une croissance supérieure à celle de l’Ile-de-France.

+ 25 % d’habitants d’ici 2030 ?

Combien serons-nous à Sceaux en 2030. Probablement plus de 25 000 habitants. Ce qui représentera une croissance brutale qui pourrait atteindre +25% en moins de dix années.
Cette accélération ne va pas sans problèmes et réticences. Faute d’avoir su mener progressivement un développement équilibré de la ville, à force de limiter les rénovations sous couvert de protection du patrimoine, incapable d’offrir aux Scéens un parcours résidentiel diversifié, obligée par les schémas métropolitains de rattraper son retard, voilà la ville qui s’emballe subitement.

Sources Insee


De nombreux programmes immobiliers vont être progressivement livrés

Si l’on poursuivait de façon linéaire la tendance d’avant 2010, le nombre d’habitants de Sceaux en 2030 n’aurait guère dépassé 20 000 habitants. Mais cette tendance est tout autre actuellement, la hausse prévisible de +25% s’annonce dans les nombreux programmes immobiliers qui sont déjà lancés et qui vont être progressivement livrés.

Des programmes immobiliers qui laissent peu de place à la verdure.

On peut citer le quartier des Quatre-Chemins où 750 logements sont en cours de construction ou déjà livrés. De multiples résidence sont aussi en train d’éclore comme la Résidence des Mésanges qui comptera plus de 90 logements, ou celle Albert 1er avec ses 33 logements haut de gamme.  Sans oublier le centre-ville avec son grand projet Charles de Gaulle qui conduira à créer près d’une centaine de nouveaux logements.

Ces constructions contribuent indéniablement à l’artificialisation des sols et réduisent la végétalisation de la ville. Les immeubles, souvent enfermés derrière des grilles, morcellent l’espace public. Et cette arrivée de nouveaux habitants devrait conduire à une adaptation des espaces publics et les services publics, ce qui ne semblent pas être le cas. Les Scéens risquent notamment de souffrir des conséquences d’une végétalisation insuffisante, d’une circulation automobile et d’espaces consacrés au stationnement trop importants, d’une affluence dans les transports publics déjà surchargés. 

La densification urbaine, une solution souhaitable ?

La densification urbaine – « construire la ville sur la ville » – est pourtant présentée comme une solution aux défis sociaux et environnementaux. A condition d’être maîtrisée et végétalisée, cela peut, en effet, être un moyen de lutter contre l’artificialisation des sols, de libérer des terrains et de créer des espaces publics. C’est aussi une source d’économie en permettant d’offrir des services publics et des activités sportives et culturelles à moindre coût. Il s’agirait donc d’une solution durable, et même peut-être désirable, si on l’avait engagée progressivement il y a une vingtaine d’années.