Sceaux, ville amie – sans vraiment d’ambition – des seniors et des jeunes

Lors du Conseil municipal de novembre 2021, la ville a présenté deux plans d’actions 2022-2026 : Sceaux amie des ainés et Sceaux amie des enfants. L’occasion de définir une politique municipale ambitieuse pour les seniors et les jeunes. Mais le constat est cruel : peu d’actions précises et très peu d’ambition.

Le Plan d’action prévisionnel « ami des aînés » 2021-2026 aurait pu tracer la liste des actions que compte mener la municipalité pour les seniors. De même, le dossier de renouvellement pour cinq ans du titre « Ville amie des enfants » aurait dû lister concrètement les engagements de la ville sur la durée du mandat. « Comme pour la feuille de route pour les Blagis, a déclaré Liliane Wietzerbin, conseillère municipale du Groupe « Sceaux en commun », « je ne note que des actions très ponctuelles, des bonnes intentions, mais pas de calendrier, pas d’ambitions, pas de budget. Je pense qu’il faut oser être ambitieux, indiquer des objectifs, quitte à se dire qu’ils ne sont pas tous atteints en fin de mandat. Ces documents en tous cas ne donnent pas le sentiment d’une ambition« .

Partageant ce sentiment, Philippe Szynkowski, conseiller municipal membre de la commission « Ainés », a aussi déploré qu’au delà du renouvellement de conventions pour le maintien à domicile des personnes âgées et pour l’hébergement des jeunes en cohabitation inter-générationnelle, ce plan ne soit pas l’occasion de se ré-interroger et de lancer de nouvelles actions. « le prestige de la labellisation est une notion bien subjective, il n’est pas certain que, dans une ville où résident beaucoup de seniors, chacun trouve l’aide à laquelle il peut avoir droit« , a-t-il fait remarquer.

La ville de Sceaux prétend au label « Ville amie des ainés. Un label testé à Sceaux comme dans deux autres villes et décerné par le Réseau Francophone des Villes Amies des Aînés. Or ce label repose sur 107 critères qui sont autant d’engagements précis, mesurables qui donnent lieu à un rapport d’audit. On aurait aimé que les intentions municipales de Sceaux se traduise en 107 critères, bien définis, fixés dans le temps et financés.

Lutter contre l’isolement des seniors en renforçant les liens entre les générations, en ayant des objectifs précis de les accompagner dans leurs mobilités, par une promotion de l’information pour tous les seniors sur leurs droits… autant de belles déclarations et de louables intentions indiquées sans engagement. Il pourrait être bon, aussi, de prévoir des actions spécifiques envers les seniors qui résident dans des quartiers éloignés, comme aux Blagis, pour qu’ils puissent eux aussi pleinement bénéficier des activités dédiées aux seniors.

Œuvrer pour le bien-être et la santé de l’enfant, lutter contre toute forme d’exclusion et en faveur de l’égalité filles/garçons, promouvoir leur participation, voilà aussi des engagements municipaux qui manquent tout autant de concret. Il est dommage que la feuille de route 2021-2026, telle qu’exprimée en conseil municipal, ne soit pas à la hauteur de ce que la ville réalise et souhaite porter.

Déjà la feuille de route municipale des Blagis, présentée au conseil municipal d’octobre, fut décevante parce qu’elle ne comportait ni état des lieux, ni objectif concret, ni calendrier des actions, ni engagement financier.

Les conseils municipaux ne sont pas des tribunes pour promouvoir de belles intentions mais ce sont des assemblées élues pour prendre des décisions. Elles doivent l’être sur la base d’éléments concrets, factuels et complets, portés à la connaissance des conseillers municipaux ont rappelé les élus d’opposition.